“Maverick Souls” determined to serve the world
Making what seems "impossible dreams" come true
Aller à la racine. Un chemin de sagesse qui nous connecte à notre "Boussole de l'Ame"
Je crois qu'elle aune autre origine : la radicalité.
La radicalité d'une posture ne la discrédite en rien. Au contraire, la radicalité renvoie étymologiquement la compréhension de l'origine. C'est aller à la racine.
En effet, si nous voulons faire des changements radicaux, nous devons aller à la racine.
Imaginez que nous puissions aller sous la surface d'une situation visible ou d'un mode de vie, comme si nous descendions dans les racines d'un arbre et prenions conscience d'un paysage invisible : nous pourrions rencontrer des schémas de pensée, des façons familières de voir les choses, des hypothèses, des croyances etc... Et puis, en dessous de tout cela, nous atteindrions un lieu où la révolution pourrait commencer : notre source intérieure, ce que j'appelle notre "Boussole de l’Âme
Ce lieu intérieur contient ce qu'il y a de plus authentique et de plus vivant en nous.
C'est la"cause" profonde qui nous met en mouvement et dirige tout ce que nous faisons.
Certains l'appellent "l'instinct", parfois "Basic Instinct".
Je crois qu'il s'agit plutôt d'un paysage de "raisons" élevées qui ne peuvent être atteintes par la seule "raison". C'est l'espace "sacré" où nous rencontrons nos intentions : notre direction, nos aspirations et désirs profonds, nos rêves et nos valeurs. Toutes les choses qui nous donnent de la dignité, pour lesquelles nous sommes prêts à nous engager véritablement dans notre vie et à embarquer dans le voyage. Car c'est en vivant une vie qui reflète harmonieusement nos intentions que nous sommes le plus heureux.
Comme le dit David Bohm, l'un des plus remarquables physiciens quantiques de tous les temps :
"Si cela a un sens, cela a une valeur. Cela alors devenir un but".
C'est là que commence la transformation, voire la révolution.
Parce que la radicalité nous pousse à nous interroger authentiquement sur le sens de notre vie, à nous poser la question de ce que nous voulons vraiment, face à des impératifs plus grands que la satisfaction de nos besoins
La radicalité nous amène à nous interroger sur notre relation au monde "tel qu'il est" ET "tel qu'il pourrait être", d'une manière créative et révolutionnaire.
Si, à partir de là, nous nous demandons :
Est-ce vraiment le monde dans lequel je veux vivre ? Quel est le Futur radicalement différent et souhaitable auquel j'aspire ?
Notre "Boussole de l’Âme" sait que le fonctionnement "normal" des choses de la vie - nos pratiques « habituelles », ce que nous "devons" croire, les "règles" auxquelles nous obéissons - doit être remis en question et qu'un monde plus beau est possible, malgré les efforts déployés par certaines personnes pour nous "faire croire" qu'il n'y a pas d'alternative.
C'est celle-ci ;
"Prends garde au Présent que tu crées, car il doit ressembler au Futur dont tu rêves ». (Proverbe d'un collectif de femmes en Bolivie)
Nous devons prendre position "contre" les choses que nous ne supportons plus - qu'il s'agisse du manque d'opportunités d'emploi pour certaines catégories de personnes, de la cécité inutile, des conflits, du manque d'amour, de l'obéissance aveugle à un capitalisme destructeur, de la « Bullshit »ambiante, des approches dépassées de l'éducation ou de la politisation insupportable du système judiciaire.
En d'autres termes, nous devons dire un GRAND NON à un monde dont nous ne voulons plus ou dont nous voulons moins !
Mais cela ne suffira pas. Car, comme l'a dit le grand scientifique et futurologue Buckminster Fuller :
« On ne peut jamais changer les choses en combattant la Réalité existante. Pour réussir un changement, construisez un nouveau modèle qui rend le modèle existant obsolète ».
Nous devons également prendre position POUR le monde que nous voulons voir émerger et se développer. C’est dire un GRAND OUI à nos aspirations. Martin Luther King a dit "I have a Dream",ouvrant le cœur de millions de personnes. Il n'a pas dit "J'ai un cauchemar". Nous avons donc besoin d'une vision transformatrice qui donnera une orientation nouvelle et significative à notre vie.
Ensuite, nous pouvons commencer dans le présent à créer le Futur dont nous rêvons.
L'approche décrite ci-dessus est celle que nous développons avec le "Shapership", un concept que nous avons inventé pour ouvrir de nouvelles fenêtres dans l'esprit et qui signifie : l'Art de donner forme au(x) Futur(s). C’est ouvrir le monde à de nouvelles possibilités qui amènent des changements significatifs et bénéfiques à la Société.
Pour notre livre, nous avons étudié des dizaines de personnes qui ont "changé le monde", au moins en partie, dans le passé et récemment. Elles ont ouvert de nouvelles voies - dans l'éducation, la justice, le management, la santé, etc. - qui étaient invisibles jusqu'à leur arrivée.
Nous les avons appelés des "Shapers". Nous nous sommes concentrés sur la manière dont ils percevaient le monde, c'est-à-dire sur leur façon de voir, d'être et d'agir pour rendre visibles et réalisables des Futurs radicalement différents et désirables.
Nous avons découvert quelque chose de très simple.
Le Shapership est basé sur une attitude et une aptitude fondamentales à « voir » ce qui est possible, au-delà de « ce qui est ». Il émerge de quelque chose de très simple : l’intime conviction qu’un autre monde est possible. Que, comme dit Bergson, « le possible est plus riche que le réel ». [1]
Tous les Shapers pratiquent l'ADN du Shapership". Ils adoptent l'"AltitudeAttitude" et ouvrent leur "Boussole de l'âme". Il s'agit d'une intégrité de l'être basée sur une connexion totale entre l'ouverture d'esprit, l'ouverture de cœur et l'ouverture de volonté.
En fait, le Shapership naît au moment où se forment chez une personne deux visions simultanées :
1) une vision de la Réalité telle qu’elle est, qui demande à être challengée et transformée. Le statu quo doit être « résisté ». C'est ce que nous appelons la Résistance créative ou le GRAND "NON". Cela commence par une façon de voir "ce qui est". Nous regardons la réalité en face et ressentons un "NON" profond et sincère à une situation"considérée comme acquise", considérée comme "normale" par une grande majorité de personnes. Nous ressentons le besoin de "quelque chose d'autre". Le statu quo doit être perturbé ; l'inertie doit être surmontée.
2) une vision de la Réalité telle qu’elle pourrait être, la conscience qu'il existe des possibilités radicalement différentes - d'autres façons de voir et de faire - qui serviraient mieux la vie. C’est la Vision Transformative : le grand « OUI » qui étend les limites de ce qui est perçu comme possible et ouvre de nouvelles pistes vers le Futur. C'est une façon de VOIR "ce qui pourrait être" : une alternative radicalement différente qui est absolument désirable et pour laquelle nous sommes prêts à tout. C'est un engagement en faveur d'un Futur souhaitable, quelque chose qui "doit arriver" parce qu'il représente les espoirs de beaucoup et renforce la dignité et le sens de la vie humaine. La vision transformatrice est une "histoire qui donne du sens" : elle modifie radicalement la façon dont les autres donnent un sens à ce qui est possible.Elle est comme une lentille qui ouvre de nouvelles voies vers l'avenir et devient l'axe sur lequel nous pouvons aligner la vision et les actions
Le Shapership est cette perception élargie de la Réalité Présente et Future. C’est comme si , en portant des lunettes d’avant-garde, on effectuait une reconstruction créative de ce que nous appelons communément LA « Réalité. »
Il est temps pour nous tous d’inverser l’idée reçue selon laquelle, comme disait SaintThomas : « Je ne crois que ce que je vois ».L’inverse est bien plus vrai et plus approprié : « Je vois ce que je crois ».
Cette double Vision donne aux Shapers la capacité de voir / penser GRAND et Radical, d'adopter une vue hélicoptère tout en étant en phase avec la Réalité, d'agir à partir d'une perspective profondément connectée, bien au-delà de la conscience de l'Ego, et d'ouvrir des pistes significatives et génératrices de progrès pour l'ensemble del'"Eco-système" humain.
Par exemple
C'est ce qu'a fait Hana-Rawhiti Maipi-Clarke, la plus jeune députée de la Chambre des représentants de Nouvelle-Zélande depuis 170 ans.
Hana Rawhiti Maipi Clarke, 21 ans, qui appartient à la communauté maorie du pays, a fait son entrée remarquée dans cette assemblée le 12 décembre denier, introduisant son discours inaugural par une performance électrisante de "Maori Haka" - une danse de guerre cérémonielle - qui sert traditionnellement d'expression puissante de l'identité et de l'héritage.
Quelle énergie de VIE ! Spectaculaire, surtout dans ces lieux qui semblent souvent plus peuplés de personnes assagies - voire assoupies- que de chants venus de la naissance du monde et capable de ressusciter les morts.
Compte tenu de ce que cette jeune députée a embrassé comme "cause", elle a l'énergie que le philosophe Gilles Deleuze appelle le "devenir révolutionnaire",
Comme l'indique le titre d'un article, : Danse de guerre au parlement néo-zélandais...Mais c'était surtout une façon de s'engager envers son peuple
"À Hauraki-Waikato, je suis à votre service à l'intérieur et à l'extérieur duParlement. Je mourrai pour vous dans ces chambres, mais je vivrai pour vous en dehors de ces quatre murs.
Avec une énergie issue de la "résistance créative" à l'attitude coloniale dominante d'un gouvernement qui a, comme elle le dit, attaqué tous les coins de son monde, elle dit un GRAND NON au statu quo et un GRAND OUI à un rêve qu'elle défend : La paix et l'unité.
Les mots qu'elle prononce dans le Haka :
Qu'est-ce que c'est que cela?
Quel est l'objet de ce rassemblement en ce lieu sacré ?
C’est l’Unité !
Il s’agit de se rassembler sous le manteau et l’Unité de Kingitanga,
sur les fondements de notre auto-détermination Maorie.
Emanez et brillez !
Répandez ce qui est juste !
Répandez la Vie !
Répandez la Paix !
Que toutes ces choses se réunissent !
Voici la vidéo galvanisante (sous-titrée en français)
Enfin, si cette double position entre le GRAND NON et le GRAND OUI peut tout changer, c’est parce qu’elle peut susciter le Désir.
Le désir du futur, qui peut prendre la forme d’une utopie car il nomme un futur. Une fois celui-ci nommé, cela permet à d’autres de le VOIR, de le CROIRE aussi…bref, de se le représenter et d’y ASPIRER. Quelque chose peut nous appeler vers ce Futur. Quelque chose en nous a le désir d’avancer.
Ce désir peut donner à un groupe -une communauté, une nation - la densité de la passion, la force d’agir, et d’agir collectivement par-dessus le marché.
[1] HenriBergson, Philosophe français